Académie de Paris
Search
Generic filters

La région IDF veut plus de temps d’écran pour les professeurs et les élèves!

QU1442_TELETRAVAIL-1.jpeg

La région IDF vient de décider de passer au tout numérique en ce qui concerne les manuels au lycée alors même que tous s’accordent enfin à dire qu’il faut diminuer le temps d’exposition aux écrans.

Bien sûr, les établissements ayant choisi de conserver les manuels papier les gardent mais pour combien de temps ?

Pour le SNALC, rien ne va dans cette décision prise par la région sans consulter les principaux intéressés et experts en la matière : les professeurs.

  • Le manuel est un outil indispensable pour bien apprendre et pour faire cours. Il donne le réflexe de manier un livre, de feuilleter et de lire ailleurs que sur un écran. Il permet une bien plus grande concentration puisqu’on ne peut pas aller en un clic sur un autre site, chose très facile sur ordinateur ou smartphone.

  • Le manuel est un des symboles de l’école. C’est un outil matériel dédié exclusivement à l’apprentissage. L’ordinateur, notamment pour les élèves, est avant tout un outil de distraction.

  • De l’aveu même de la région, 75% des manuels numériques ne sont pas utilisés alors pourquoi en généraliser l’usage par un biais détourné ?

  • La question du prix des manuels est mise évidemment en avant, puisque la logique dans les faits n’est ici que comptable. Pourtant, nul besoin de changer sans arrêt les manuels ! Les changements intempestifs de programmes n’ont strictement aucun intérêt et n’ont absolument pas empêché la baisse du niveau. Sont-ils là pour contenter les maisons d’édition ? Ce n’est là ni l’intérêt des professeurs ni celui de nos élèves. Moins de changements de programmes, moins d’achat de manuels ; voilà une source d’économie utile !

  • Le système des doublons permet aux élèves de ne pas transporter des sacs trop lourds puisque des manuels sont disponibles dans l’établissement. À charge pour les chefs d’établissement de cesser de se déposséder de tout moyen de sévir en cas de perte ou de dégradation des manuels par les élèves.

  • Une plate-forme unique c’est une atteinte à notre liberté pédagogique. Le SNALC combat avec force la volonté de faire des professeurs des lecteurs de fiches interchangeables. Les photocopies et les manuels coûtent moins chers que des cadres faisant d’interminables réunions aux résultats discutables. Chaque professeur fait cours à sa manière et c’est là une des grandes richesses de notre métier.

  • Les établissements ne sont pas les professeurs pris individuellement. Ainsi, la décision de passer au tout numérique dans des établissements contrevient à la liberté pédagogique des professeurs qui ne le souhaitent pas en leur sein.

  • Le SNALC rappelle que les professeurs, très mal payés pour leur qualifications et missions, ne sont pas là pour faire faire des économies à la région ni pour maintenir par ailleurs un confortable revenu aux maisons d’édition mais pour faire cours à des élèves, avec les outils qui leur conviennent le mieux et dans le respect des programmes.

  • Plutôt que de financer des ordinateurs aux élèves, offrons-leur des manuels et des livres !

Le SNALC demande à la région de revoir sa copie à ce sujet. Cette décision fleure bon l’obsession des pédagogistes pour le tout écran vanté depuis 25 ans. Il serait la solution miracle, la panacée pour des lendemains scolaires qui chantent. Nous constatons qu’au moins pour des raisons comptables, il y a alliance entre la région et ce courant de « pensée » ancré dans le passé.

Lire aussi