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On achève bien les agrégés

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© Fossé_freepik.com

S’il est un corps attaqué ces dernières années, c’est bien celui des agrégés. Il ne fait pas bon le rappeler tant la haine du savoir et la démagogie ont gagné les esprits y compris dans notre charmant ministère.

Le professeur agrégé n’est plus le phare qu’il était, loin s’en faut. Il n’est plus un modèle à suivre. Le professeur certifié n’est, au passage, pas mieux traité.

Chefs, inspecteurs, formateurs, huiles de bureaux du ministère et des rectorats, tous considèrent que l’agrégé est bien pénible : il coûte cher, fait moins d’heures, ose avoir un avis sur sa matière et y exceller. Son assurance quant à son savoir fait de lui un professeur moins à même de se soumettre aux délires pédagogistes de sa hiérarchie. Il est perçu comme arrogant et moins docile.

Les collègues ne sont pas toujours en reste. Le ministère les a désignés comme cible pour détourner l’attention des vrais problèmes de l’école : salaires bien trop bas, baisse du niveau, attitude des élèves et des parents, nombre d’élèves par classe… Le ministère refuse obstinément les nombreuses propositions concrètes du SNALC pour empêcher la destruction de l’École.

On entend désormais des collègues exiger que les agrégés fassent 18h ou demander à avoir le même salaire qu’eux. C’est oublier que le concours de l’agrégation, un des plus difficiles qui soit, est la seule promotion existante pour les professeurs. On n’obtient rarement l’agrégation dans une pochette surprise…

Tout est fait pour faire oublier que l’essence même de notre métier est de transmettre nos connaissances aux générations montantes ce qui implique d’avoir des connaissances solides et un haut niveau de qualifications, mot tabou s’il en est.

Le SNALC a toujours insisté auprès des instances du ministère pour rappeler qu’il fallait un niveau solide pour enseigner, quel que soit l’âge des élèves. Las, l’école est désormais voulue comme un centre aéré et les professeurs comme des animateurs, ainsi qu’on l’enseigne aux chefs d’établissement lors de leur « formation ».

Dans l’enseignement privé sous contrat – plus de 40% des établissements parisiens, 50% à l’horizon 2035 – les chefs rechignent à recruter « un 15h » qui risquerait, en plus, d’avoir trop de répondant. Un Maître auxiliaire fera toujours mieux l’affaire car il fera 23h et en acceptera parfois une gratuite, et puis on peut le remercier en cas « d’écart » ou « d’incompatibilité d’humeur ». Le rectorat qui adore faire des économies sur les plus précaires validera cette énième entorse aux règles de mutation et y encouragera même les chefs.

Le SNALC est bien seul à dénoncer l’oubli des agrégés. Pour ce qui concerne les maigres revalorisations obtenues par les débuts de carrière des autres corps de l’EN, les agrégés voient leur pouvoir d’achat encore plus baisser que les certifiés, PLP et PE. Ailleurs, la question des agrégés dérange et ils sont considérés comme « des privilégiés » « pas à plaindre ». Le misérabilisme est toujours un bon outil pour niveler par le bas. Curieuse alliance entre certains syndicats et notre pouvoir politique friand de baisses de salaire pour les fonctionnaires !

Actuellement les conditions de titularisation des agrégés à l’externe comme à l’interne sont déplorables. Par exemple, quel intérêt de faire subir une nouvelle année de stage aux collègues déjà titulaire d’un CAPES ? L’inepte grille des compétences professionnelles infligée aux collègues, ne rend absolument pas compte de la qualité de la transmission des connaissances.

Au SNALC, nous aimons l’excellence, l’intelligence et le débat intellectuel honnête. Nous sommes là pour vous défendre mais aussi pour réfléchir et proposer. Une école qui maltraite ses meilleurs éléments, élèves comme professeurs, est une école sans avenir.

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